Style - Restauration
(1815-1830)
Après 15 années de guerres et de conquêtes, le prestige de l’Empire s’effondre subitement le 18 juin 1815 dans les champs de la petite commune de Waterloo.
Au commande d’une France exsangue, se succède alors les deux frères de l’infortuné Louis XVI : le compte de Provence, futur Louis XVIII (1815-1823) et le Comte d’Artois, futur Louis X (1823-1830).
Comme son nom l’indique, la restauration est une période placée sous le signe d’un retour aux valeurs « du passé ». A la pompe et aux fastes trop voyant de l’Empire, les deux derniers Bourbons de l’histoire s’efforcent, sans pourtant y parvenir, à remettre au goûts du jour les valeurs morales, culturelles et esthétiques de l’ancien régime. Du coup, la France redécouvre les vertus de l’élégance et du raffinement.
Mais les traces du passage de l’Empire sont encore trop fraîches. En outre, un étonnant courant romantique souffle désormais dans la tête et le cœur des français. Les Victor Hugo, Lamartine, Berlioz et autres Delacroix ne sont pas étrangers au phénomène.
De cet état d’esprit particulier va naître un style hybride qui sera un subtil mélange entre le courant Empire et certaines réminiscences esthétiques du passé (flèches et rosaces gothiques, par exemple).
Les meubles de style Restauration se caractérisent par le retour en force des bois blonds (frêne, platane, orme et hêtre) au détriment des bois foncés (acajou, palissandre amarante) si appréciés par l’Empereur.
Les incrustations restent au goût du jour mais elles se font plus fines et discrètes. Les bronzes d’appliques tendent à se raréfier au profit des moulures qui font leur grand retour.
Enfin, la structure générale des meubles reste globalement très proche de celle du mobilier empire, mais tend à s’affiner et à perdre en solennité.