(1804-1815)
De l’aveu même de son instigateur, « le style Empire ne peut trouver d’équivalent historique que dans les conquêtes d’Alexandre le Grand ou la carrière fulgurante de Jules César ».
Le ton étant donné, le style Empire abandonne totalement la grâce et l’élégance des courants précédents (styles régences et Louis XV notamment) au profit de ce que l’Antiquité a pu produire de plus monumental. Asservi à l’art gréco-romain, le style Empire se caractérise par le retour à une solennité particulièrement rigide.
La recherche du confort cède la place à l’apparat. La symétrie des compositions, quelque peu perdue avec le style rocaille, se voit haussée au rang de « vertu cardinale ». L’acajou devient le matériau le plus usité dans la fabrication des meubles. Mais le blocus continental imposé par les anglais oblige les artisans à se retourner vers des bois locaux (noyer, la loupe d’orme, le hêtre, le frêne, etc.).
Le style empire se caractérise aussi par la disparition de la marqueterie. Celle ci est remplacée par de simples incrustations fines (filets, couronnes de laurier etc.).
Les thèmes d’ornementation s’inspirent directement de l’iconographie guerrière, divine et impériale. Très en vogue, l’aigle, les flèches, la déesse Victoire, les abeilles, le cygne (cher à l’impératrice Joséphine) et, bien entendu, le « N » de l’Empereur, sont les motifs les plus régulièrement repris.
L’Egypte antique est aussi remise à l’honneur. Sphinx, palmiers, plumes d’Autruches et visages de pharaons viennent compléter le registre ornemental des artisans de l’époque.