(1789-1804)
Avec la révolution et l’effondrement de la monarchie, une nouvelle élite voit le jour : la bourgeoisie.Pourtant, malgré sa richesse et l’énergie qu’elle y investie, la société bourgeoise ne parvient guère à raviver les fastes « passés » de la vie aristocratique. Constituée d’un nombre croissant de parvenus, de trafiquants et d’hommes d’affaires de tous bords, la bourgeoisie se cherche une âme. Si sur le plan financier, la période révolutionnaire se révèle enrichissante pour certains, elle se caractérise par un appauvrissement général des goûts et des esprits.
Parallèlement, l’abolition des corporations engendre une importante pénurie de main d’œuvre qualifiée, notamment dans les métiers de l’artisanat.La demande, conjuguée à une offre limitée, entraîne une nette diminution de la qualité des réalisations mobilières.
Le pouvoir, en lançant le « style directoire », tente alors de renverser cette tendance en essayant de re-dynamiser l’esprit créatif des artisans. A cette fin, il organise la toute première « expositions publique des produits de l’artisanat français » au cours de laquelle des prix sont décernés.
Le style directoire se caractérise par une simplification des formes et un dépouillement de l’ornementation. Initiée par le style Louis XVI et la redécouverte de l’antiquité, cette tendance s’accroît avec la disparition des artisans qualifiés (notamment les ébénistes). La structure des meubles reste globalement de style Louis XVI.
Les bois les plus utilisés sont le hêtre, l’orme, le noyer et certains bois fruitiers. La marqueterie est quasiment absente et les bronzes sont utilisés avec parcimonie.
Les motifs les plus fréquents sont le carré ou le rectangle strié horizontalement, le losange, la plupart des motifs antiques et, révolution oblige, le bonnet phrygien, la cocarde, les faisceaux et l’œil inscrit dans un triangle (qui symbolise la raison). Enfin, les meubles peints rencontrent un succès grandissant.